© Joel Gardies, 2022

Raphaël VOITURIEZPhysique théorique, physique du vivant

Synergy Grant

Les recherches de Raphaël Voituriez combinent des outils théoriques de physique statistique hors d’équilibre et de physique de la matière molle et visent à développer des modèles physiques de systèmes vivants à différentes échelles. Après une thèse au Laboratoire de physique théorique et modèles statistiques (LPTMS, CNRS/Univ. Paris-Saclay) à Orsay portant sur la théorie des marches aléatoires et une année sabbatique comme skipper d’un voilier, il s’initie à la physique de la matière active et à la biophysique comme post-doctorant à l’institut Curie à Paris dans le groupe de JF Joanny et J Prost. Il est ensuite recruté en 2005 comme maitre de conférence à l’Université Pierre et Marie Curie à Paris, maintenant devenue Sorbonne Université, au Laboratoire de physique théorique de la matière condensée (LPTMC, CNRS/Sorbonne Univ.). Il rejoint le CNRS en 2009 comme chargé de recherche au sein du Laboratoire Jean Perrin (LJP, CNRS/Sorbonne Univ.) à  Paris. Il y dirige actuellement l’équipe « dynamique stochastique des systèmes vivants » et a été promu directeur de recherche en 2018. Il est par ailleurs professeur chargé de cours à l’école Polytechnique.

Impact des formes cellulaires sur les comportements et destins cellulaires (SHAPINCELLFATE) 

L'environnement complexe des tissus vivants impose aux cellules qui le constituent des déformations importantes, notamment dans le contexte de la croissance tumorale. Ces changements de forme affectent fréquemment les cellules qui migrent, telles que les cellules immunitaires ou cancéreuses. Les mécanismes qui sous-tendent la réponse cellulaire à de grandes déformations et ses conséquences physiologiques et pathologiques à long terme restent largement inconnus. Le projet shapincellfate fait l'hypothèse que les cellules peuvent intégrer l’information des déformations successives d'amplitudes et de durées variées qu'elles subissent au cours de leur vie. Cette hypothèse implique l'existence d’effets mémoire qui non seulement codent l'histoire géométrique et mécanique des cellules, mais dictent également leur destin. Le projet shapincellfate propose de déterminer les mécanismes moléculaires et les principes physiques qui contrôlent ces effets de mémoire, et d'évaluer leur impact sur l'immunité et le cancer.