Margaux BrégèreStatisticienne pour les systèmes électriques
Ambassadrice "La Science taille XX elles" édition Paris/Ile-de-France 2025
Professeure associée au Laboratoire de Probabilités, Statistique et Modélisation (LPSM, CNRS/Sorbonne Université/Université Paris Cité), Margaux Brégère partage son temps entre la recherche académique et celle en entreprise, au sein d’EDF. Son métier : créer des algorithmes pour gérer au mieux notre système électrique.
À quels métiers mènent les mathématiques ? Au collège et au lycée, Margaux Brégère n’imaginait que celui de ses enseignants, dans lequel elle ne se projette pas. Si elle s’engage dans la voie scientifique, c’est d’abord pour devenir vétérinaire. Mais elle aime tellement les maths qu’elle se dirige finalement vers une école d’ingénieurs puis, pour approfondir encore plus, vers un master de recherche en mathématiques appliquées aux sciences du vivant. Car si se plonger dans des formules la passionne, la jeune femme souhaite avant tout agir concrètement sur le réel, en particulier dans un domaine qui a du sens pour elle : l’environnement. C’est aussi la raison qui la pousse à faire une thèse au sein d’EDF. Elle développe alors des algorithmes pour piloter la consommation électrique, c’est-à-dire la superviser et l’ajuster en temps réel.
En effet, dans la mesure où l’électricité ne peut pas être stockée efficacement à grande échelle, il faut maintenir à chaque instant l’équilibre entre la production et la consommation, en y intégrant le plus possible des énergies renouvelables. Dans un contexte de transition énergétique et d’explosion de l’intelligence artificielle, ce défi apparaît à Margaux Brégère comme extrêmement stimulant sur le plan scientifique, tout en s’inscrivant dans des enjeux environnementaux majeurs et une logique de service public.
Après sa thèse, elle intègre une équipe d’EDF mais souhaite garder un pied dans la recherche académique et devient professeure associée à Sorbonne Université. Ce statut lui permet non seulement de tisser des liens entre public et privé, mais aussi de mettre les modèles théoriques à l’épreuve des données réelles. La chercheuse analyse l’évolution des comportements des consommateurs après, par exemple, des changements de tarifs ou une campagne de sensibilisation. Elle travaille aussi sur le pilotage d’équipements, comme la mise en route de chauffe-eaux ou la recharge de voitures électriques. Avec toujours le même objectif : prévoir la consommation au plus près pour optimiser la gestion du réseau électrique bas carbone et éviter le black-out.