© Elsa van Elslande

Laurence DE VIGUERIEPhysico chimie

Jeunes Chercheuses et Jeunes Chercheurs (JCJC)

Mes recherches portent sur les formulations picturales, plus particulièrement celles utilisées en peinture à l’huile.

Ma thèse, au Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF), a porté sur la caractérisation physico-chimique de la technique picturale de Léonard de Vinci, le « sfumato ». Après 2 ans de post-doctorat dans le domaine de la matière molle (IESL-FORTH en Crète, puis Institut de Chimie Séparative de Marcoule) j’ai intégré le Laboratoire d'archéologie moléculaire et structurale (LAMS, CNRS/Sorbonne Université) en tant que chargée de recherche. Ma recherche s’articule depuis autour de deux axes qui se répondent et s’enrichissent mutuellement : d’une part, l’étude et la reconstitution de recettes, leurs propriétés physico-chimiques et leur évolution à court et long terme, et d’autre part l’analyse d’œuvres in-situ.

Projet "SWIP"

L’analyse d’œuvres d’art nécessite l’implémentation de techniques analytiques de pointe et de nouvelles méthodologies de traitement de données. En raison de leur valeur et leur unicité, les techniques permettant une analyse non invasive in –situ sont privilégiées. En particulier, l’imagerie hyperspectrale de spectroscopie de réflectance a connu un développement important ces dernières années. Dans le domaine visible, cette technique est désormais largement adoptée par de nombreux laboratoires au service des musées. Au contraire, l’imagerie hyperspectrale dans le domaine proche infrarouge (de 1000 à 2500 nm, 10000 à 4000 cm-1) semble sous-exploitée notamment en raison de la complexité de l'interprétation des données.

Le projet SWIP propose de développer la spectroscopie et l’imagerie proche infrarouge pour la caractérisation des peintures d’art. Dans cette gamme spectrale, le spectre d’absorption présente des harmoniques et combinaison de bandes observées dans le moyen infrarouge, qui présentent un fort potentiel pour l’identification des pigments mais aussi des résines et liants. Par l’optimisation des procédures d’acquisition et de traitement des données ainsi que par la caractérisation des propriétés de la matière picturale dans cette gamme spectrale, ce projet permettra la mise en œuvre d'une méthodologie non invasive pour la caractérisation des liants dans les peintures, question cruciale pour l’authentification des œuvres.