©Sabrina Nehmar

Alejandrina CristiaChercheuse en sciences cognitives

Médaille de bronze du CNRS
Consolidator Grant

Chercheuse en sciences cognitives dans le Laboratoire de sciences cognitives et psycho-linguistique et animatrice de l'équipe Language acquisition across cultures, spécialiste en acquisition de(s) langue(s) native(s).

" Longtemps passionnée par les langues, je suis impressionnée par la capacité de notre cerveau à apprendre la langue française des signes, l'anglais, le chinois, et/ou l'inuktitut, en à peine quelques années et généralement sans effort. Comment les nourrissons arrivent-ils à se retrouver dans toutes ces langues différentes ? Je soupçonne la réponse d’être tellement complexe qu'aucune personne individuelle ne pourra la trouver. Ma recherche est donc hautement collaborative. Par exemple, cette année nous avons publié le premier papier sur l'acquisition du langage avec plus d'une centaine d'auteurs ! Pour la même raison, j'ai fait de l'interdisciplinarité ma spécificité, publiant dans des journaux de linguistique, de psychologie et même de machine learning, collaborant avec des experts de ces domaines et bien d'autres. Ensemble, nous allons beaucoup plus loin dans notre compréhension de ce phénomène si courant, mais si surprenant. "

 

CV

  • 2005 : Prix annuel de l'Academia Argentina de Letras
  • 2009 : Doctorat en linguistique de la Purdue University
  • 2013 : Entrée au CNRS – Chargée de recherche au sein du Laboratoire de sciences cognitives et psycholinguistique
  • 2017 : Prix académique John S. McDonnell Scholar pour des contributions à la compréhension de la cognition humaine
  • 2019 : Directrice de recherche et directrice du Laboratoire de sciences cognitives et psycholinguistique

Experience Effects on early Language acquisition ExELang

Comment l'expérience affecte-t-elle l'acquisition du langage par l'enfant ? La réponse à cette question, cruciale pour la compréhension de la cognition humaine, est biaie et incomplète aujourd’hui.

Deux tiers des études portent sur l'anglais, et de plus, il n'y a pas de données permettant d’établir une causalité. Le projet ExELang s’attaque à ces deux problèmes. L'équipe d’Alejandrina réutilisera des données acquises avec une technique innovante : des enregistrements audio collectés à l'aide d'un enregistreur porté par l'enfant tout au long d'une journée ordinaire, vivant dans des sites ruraux et urbains sur tous les continents peuplés, apprenant une grande variété de langues, et dans certains cas, participant à des essais contrôlés randomisés. Ces nombreux enregistrements, longs et multilingues, seront analysés par des algorithmes d'apprentissage automatique de pointe développés par l'équipe de chercheurs. Cela permettra d'obtenir des mesures représentant de façon plus fidèle les expériences des divers enfants (le discours qui leur est adressé et celui qu'ils entendent) ainsi que le degré d'avancement de leurs propres vocalisations, pour comprendre la véritable association entre ces mesures.