Adrienne KishMicrobiologiste des extrêmophiles
Ambassadrice "La Science taille XX elles" édition Paris/Ile-de-France 2025
Maîtresse de conférences au Museum d’histoire naturelle, Adrienne Kish est membre du laboratoire Molécules de Communication et Adaptation des Micro-organismes (MCAM, CNRS/MNHN). Sa spécialité ? La capacité de certains micro-organismes à s’adapter à des environnements extrêmes.
Une rêveuse avec de la rigueur : voilà comment Adrienne Kish se définit elle-même. Et son rêve, depuis toujours, est toujours de participer à l’aventure spatiale. Pas facile, surtout quand un handicap physique vous oblige à vous appuyer parfois sur une canne pour marcher. La jeune Canadienne cherche une porte d’entrée : ce sera la génétique végétale, qui permet de contribuer aux projets d’habitation des astronautes. Elle décroche alors un stage à la Nasa et étudie des micro-organismes utiles pour dégrader les déchets dans la station spatiale. Mais le véritable déclic se produit au contact du laboratoire voisin qui explore la possibilité d’une vie sur Mars. Ce sujet d’avenir soulève des interrogations à la fois vertigineuses et passionnantes : qu’est-ce que le vivant et surtout, quelles sont ses limites ? C’est ainsi qu’Adrienne Kish décide de se consacrer aux micro-organismes extrêmophiles, c’est-à-dire capables de survivre dans des environnements extrêmes : un désert, un volcan ou même un cristal de sel !
Après un master à Strasbourg, suivi d’une thèse et d’un post-doctorat outre-Atlantique, la chercheuse s’installe en France, tant pour la culture que la présence d’une importante communauté scientifique dans son domaine : recrutée en 2014 par le Muséum d’histoire naturelle, elle tente de comprendre la vie microbienne au niveau moléculaire. Parallèlement, elle donne des conférences grand public et intervient dans des établissements scolaires car faire de la recherche signifie aussi, pour elle, partager les questionnements et les découvertes scientifiques.
Aujourd’hui, Adrienne Kish fait également partie des expertes qui contribuent à définir les directions stratégiques du Centre national d’études spéciales (CNES) et de l’Agence spatiale européenne (ESA). Bien que son rôle dans la recherche se soit éloigné d'un travail expérimental direct, elle encadre désormais de jeunes collègues qu’elle encourage à trouver leur propre façon de faire de la science, en accord avec leur identité et les défis qui constituent leur force et leur originalité. Après avoir longtemps eu du mal à assumer le fait d’être une chercheuse en situation de handicap, elle en a fait une fierté, convaincue que rien n’est impossible : les micro-organismes extrêmophiles en sont la preuve !