Prix de l'Académie des sciences 2022 : 8 lauréats liés au CNRS dans la circonscription Paris-Centre

Distinction

L'Académie des sciences remet chaque année près de quatre-vingt prix couvrant l'ensemble des domaines scientifiques, aussi bien fondamentaux qu'appliqués. Cette année, 8 prix impliquent des chercheurs CNRS ou rattachés à ses unités mixtes de recherche (UMR) dans la circonscription Paris-Centre. Ces récompenses viennent honorer des personnalités scientifiques d’expérience ou des jeunes chercheurs en début de carrière.

Découvrez tous les lauréats CNRS ou rattachés à ses UMR

Romain DUJARDIN, lauréat du Prix Élie Cartan (1 500 €)

Professeur au Laboratoire de probabilités statistique et modélisation (CNRS/Sorbonne Université/Université Paris Cité).

Ses recherches portent principalement sur les systèmes dynamiques holomorphes à une et plusieurs variables complexes, souvent en interaction avec d'autres domaines des mathématiques, comme la théorie des probabilités, la théorie géométrique des groupes, ou la dynamique arithmétique.

Grégory SCHEHR, lauréat du Prix Aniuta Winter-Klein (3 000 €)

Directeur de recherche CNRS au Laboratoire de physique théorique et hautes énergies (Sorbonne Université/CNRS).

Grégory Schehr s'intéresse aux modèles et processus aléatoires pertinents pour la physique statistique des systèmes complexes, classiques et quantiques.

Il a notamment obtenu des résultats originaux pour les statistiques d'événements rares dans les systèmes fortement corrélés, comme les statistiques d'extrêmes ou les temps de premier passage. Récemment, il a  mis en évidence des connexions fondamentales entre les matrices aléatoires, les systèmes de fermions piégés et des modèles de croissance stochastique.

Claude BOCCARA, lauréat du Prix Émilia Valori pour l’application des sciences (15 000 €)

Professeur et directeur de recherche émérite à l’ESPCI Paris-PSL et membre du conseil scientifique de l'Institut Langevin (ESPCI Paris-PSL/CNRS).

Claude Boccara a étudié les interactions lumière-matière et introduit des méthodes limitées dans leurs performances par les lois physiques. Citons de nouveaux types de microscopes développés augmentant les résolutions latérales et axiales bien au-dessous des limites sub-longueur d’onde. La compréhension de la physique des petits objets a été un de ses objectifs. Récemment, les approches optiques pour des mesures poussées à leur limites ont trouvé des champs d'application allant de la détection optique des ondes gravitationnelles (VIRGO-LIGO) à l'imagerie 3D des milieux diffusants.

Laurent FARGUES, lauréat du Prix Léonid Frank (15 000 €)

Directeur de recherche CNRS, membre de l'Institut de Mathématiques de Jussieu-Paris Rive Gauche  (CNRS/Université de Paris/Sorbonne Université).

Les travaux de Laurent Fargues se situent dans le domaine du programme de Langlands, de la théorie de Hodge p-adique et des objets géométriques qui y interviennent. Dans un travail en commun avec Jean-Marc Fontaine, il a repensé complètement de façon purement géométrique la théorie de Hodge p-adique en introduisant et étudiant ce qu’on appelle désormais la courbe de Fargues-Fontaine. En collaboration avec Peter Scholze, il a utilisé cette courbe afin de construire la correspondance de Langlands locale sur un corps p-adique.

Lydéric BOCQUET, lauréat du Prix Arkema-Académie des sciences de l’innovation en chimie pour des matériaux durables (25 000 €)

Directeur de recherche CNRS au Laboratoire de Physique de l’École normale supérieure (ENS-PSL/CNRS/Sorbonne Université/Université Paris Cité).

Les recherches de Lydéric Bocquet sont à l’interface entre physico-chimie des matériaux, dynamique des fluides et nanosciences. Avec son équipe, il combine expériences, théorie et modélisation pour explorer la mécanique moléculaire des fluides, à la frontière entre le continuum de la mécanique des fluides et la nature atomique de la matière, voire sa nature quantique. Ses recherches fondamentales ont ouvert des nouvelles voies dans le domaine de l’énergie osmotique, conduisant notamment à la création de la startup Sweetch Energy.

Marie-Hélène VERLHAC, lauréate du Prix Jaffé/Fondation de l’Institut de France (biologie) (6 850 €)

Directrice de recherche CNRS au Centre interdisciplinaire de recherche en biologie du Collège de France.

Marie-Hélène Verlhac étudie l’héritage maternel transmis par le gamète femelle à sa descendance. A la fécondation, le gamète femelle transmet non seulement son génome haploïde mais aussi son énorme cytoplasme contenant les réserves nécessaires à la formation de l’embryon. Ses travaux ont été à l’initiative de la recherche sur assemblage et positionnement des fuseaux méiotiques d’ovocytes de mammifères dépourvus de centrosomes, présents dans la plupart des cellules. Son équipe a découvert des mécanismes originaux, basés sur des phénomènes purement biophysiques, contrôlant nature et préservation de l’héritage maternel. Récemment, ils ont identifié un contrôle de l’épissage des ARNm maternels par les forces du cytoplasme ouvrant de nouvelles pistes de recherches.

David AUBIN, lauréat du Prix Grammaticakis-Neuman (1 500 €)

Professeur à l’université Paris-Sorbonne, membre de l'Institut de Mathématiques de Jussieu-Paris Rive Gauche  (CNRS/Université de Paris/Sorbonne Université).

L’objectif principal des travaux de David Aubin est de développer une histoire des sciences proprement culturelle cherchant à faire apparaître l’importance des transferts de connaissances entre disciplines, mais aussi entre divers acteurs de la société. Dans cette perspective, il s’est tout particulièrement intéressé à divers terrains : la modélisation mathématique, les sciences de l’observatoire ou la mobilisation scientifique pendant la Première Guerre mondiale. Il s'attache actuellement à l’étude des cultures publiques d’observation astronomique.