Deux projets inscrits au plan France Relance à la délégation Paris-Centre

Institutionnel

Le service Partenariat et valorisation de la délégation Paris-Centre a pu inscrire deux projets, associant une équipe scientifique et une start-up, au programme du plan France Relance. Découvrez les projets.

Beprom : une collaboration de 12 mois pour le recrutement d’un jeune docteur

Mehdi Acheli, docteur au Laboratoire d’analyse et de modélisation de systèmes pour l’aide à la décision (Lamsade, CNRS/Université Paris-Dauphine) :

Le projet de recherche BeProm, qui s’inscrit dans un partenariat entre une entreprise, Logpickr, et un laboratoire, le Lamsade, a pour but d’étendre mes travaux de recherche à un contexte industriel. Cela vient concrétiser les résultats obtenus en les confrontant au terrain et contraintes de marché. En effet, même si nos contributions ont été validées par des jeux de données réelles, elles manquent du feedback concurrent des acteurs industriels. C’est pour cela que je considère l’aspect hybride de ce projet comme une excellente opportunité. De même, il me permettra d’étendre mes connaissances en machine learning vers des terrains inexplorés jusque-là. Notamment le deep learning, un domaine qui m’a toujours attiré mais qui n’a pas trouvé sa place dans ma thèse. Pour mettre en œuvre le projet, nous prévoyons de travailler sur des sujets innovants de manière générale qui seront ensuite portés et adaptés aux contraintes spécifiques de l’entreprise. Mon rôle s’étendra de la conception des méthodes jusqu’à leur implémentation dans le système de Logpickr.

Fabrice Baranski, CEO de Logpickr :

Logpickr est une startup innovante dans le domaine du process mining et de l'intelligence artificielle. Sa solution brevetée est déjà reconnue par les grands analystes du marché et utilisée par différentes grandes entreprises.

Le domaine du process mining est particulièrement innovant et Logpickr possédant une avance importante dans ce domaine souhaite accélérer ses travaux de recherche grâce à cette collaboration au sein du projet de recherche BeProM.

Notre souci de pouvoir proposer le meilleur de la technologie à nos clients, en toute simplicité, nécessite une recherche accrue d'algorithme pouvant assister le quotidien de nos clients.

Nos attentes vis-à-vis du projet sont donc de pouvoir adapter les travaux de recherche à notre solution, sur des cas concrets et réels.

Daniela Gregori, professeur en informatique et directrice du Laboratoire d’analyse et de modélisation de systèmes pour l’aide à la décision (Lamsade, CNRS/Université Paris-Dauphine) :

Le projet de recherche BeProM se situe dans le domaine du process mining. Le process mining est un domaine assez récent qui applique des techniques de l'intelligence artificielle et de la fouille de données pour analyser les journaux d'événements produits par des systèmes transactionnels dans le but de découvrir automatiquement le modèle de processus, de vérifier la conformité de son exécution par rapport aux spécifications de l’entreprise ou règlementaires et pour améliorer son exécution.

Nos contributions dans ce domaine permettent d’analyser des journaux d’événements non structurés (des emails, par exemple) ou structurés, de comprendre, de prédire ou de prévenir des comportements. Dans nos travaux récents, nous avons proposé des techniques et algorithmes pour analyser les logs des processus comportant une grande flexibilité dans leur exécution pour extraire des motifs de comportement fréquents et comprendre les relations causales entre eux. Nous avons validé ces techniques sur une collection de logs des processus réels disponibles et utilisés par la communauté de recherche autour du process mining.

Cependant, cette collection est assez limitée en nombre de logs et pauvres en caractéristiques qui nous intéressaient (objets métier). Dans l’étape d’analyse que nous avons proposée, il nous manquait également la vue métier pour quantifier la plus-value apportée à l’analyste métier par nos techniques. Un tel retour nous permettrait aussi d’identifier les améliorations et extensions possibles. Logpickr nous apportera également la possibilité d’analyser une collection plus large et plus riche de logs réels et de mieux comprendre les besoins des utilisateurs, leur utilisation des techniques existantes et d’anticiper les futurs besoins. J’espère aussi que la collaboration avec cette startup nous permettra de voir les résultats de nos recherche appliqués en pratique.

Carbotopy : une collaboration de 24 mois pour le recrutement d’une post-doctorante

Pierre Barré et Lauric Cécillon, chercheurs au Laboratoire de géologie de l’École normale supérieure (LG-ENS, CNRS/ENS – PSL) :

Nous développons, depuis quelques années, une métrique de la stabilité biogéochimique du carbone organique dans les sols au LG-ENS. Nous sommes ravis que notre méthode innovante, issue de travaux impliquant des chercheurs du CNRS et d’INRAE, ait retenu l’attention de la start-up Genesis.

Le projet Carbotopy, financé par le Plan France Relance, et le projet FREACS, financé par l’appel d’offre externe du programme européen sur les sols agricoles « EJP SOIL » porté par le LG-ENS et impliquant également Genesis, vont nous permettre d’avancer beaucoup plus rapidement sur notre connaissance de la dynamique du carbone dans les sols européens.

Outre les fortes retombées scientifiques attendues de ces deux projets, notre association avec Genesis est un moyen important pour augmenter l’impact sociétal de nos recherches et pour contribuer ainsi concrètement à la conservation des sols en France et en Europe.

Adrienne de Malleray, cofondatrice de Genesis :

Genesis est fière et heureuse de démarrer ce partenariat avec le CNRS, un partenariat pour la science et pour l'environnement.

Le recrutement de Lorenza Pacini, grâce au Plan France Relance, est la concrétisation de trois ans de collaboration avec les chercheurs du LGENS. En effet, les recherches de Pierre Barré (CNRS) et de Lauric Cecilion (INRAE) ont largement contribué à la mise en place de notre indice de notation carbone.

Avec ce partenariat, nous allons mener des travaux communs pour approfondir la connaissance de la dynamique du carbone des sols à l'échelle européenne.

Genesis, en tant qu'agence de notation, a un souci permanent de disposer des données les plus fiables et les plus robustes possibles. S'associer au LG-ENS est une garantie d'excellence pour nous et un pas en avant dans la prise en compte du rôle des sols dans la protection de notre environnement.

Lorenza Pacini, post-doctorante au Laboratoire de géologie de l’École normale supérieure (LG-ENS, CNRS/ENS – PSL) :

Participer au projet Carbotopy permet de mener un travail de recherche à cheval entre le monde académique et celui d’une start-up industrielle, ayant un objectif commun : la quantification du carbone actif dans les sols européens et la modélisation de sa dynamique. Cela requiert la récolte d’un grand nombre de données expérimentales, leur analyse et la mise au point de modèles prédictifs.

En tant que chercheuse en science des données, l’interaction avec les membres du LG-ENS est pour moi fondamentale, car elle m’aide à définir mes questions de recherche et les moyens expérimentaux et numériques accessibles pour y répondre.

De l’autre côté, la collaboration avec Genesis me permet de mettre l’exploitation de mes résultats scientifiques au service de l’amélioration et du développement de leurs produits. Elle me permet également de diffuser mes résultats bien au-delà de la sphère scientifique. Enfin, l’analyse de sols et de données issus de réseaux publics de surveillance des sols (LUCAS Soil en Europe), ainsi que l’utilisation d’outils informatiques ouverts permettront de mettre la majeure partie des résultats de mon travail à disposition de la communauté scientifique et des citoyens.