Chez des papillons, la diversité des motifs colorés tient à leur fardeau génétique
Différents individus d’une population expriment parfois des types comportementaux ou morphologiques bien distincts, dus à la variation simultanée de plusieurs caractères. Génétiquement, ces types bien contrastés reflètent souvent des changements dans la structure des chromosomes, parfois très anciens. Mais pourquoi ces types persistent-ils ainsi sans que l’un finisse par s’imposer ? Une équipe de chercheurs issus du Centre d'Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (CEFE - Univ Montpellier/CNRS/EPHE/IRD/Univ Paul Valéry Montpellier 3), du Laboratoire écologie, évolution, interactions des systèmes amazoniens (LEEISA - Univ De Guyane/CNRS/IFREMER), de l’Institut de Systématique, Evolution, Biodiversité (ISYEB – MNHN/ CNRS/UPMC/EPHE/Sorbonne Université), du Biocampus Montpellier (Univ Montpellier/CNRS/INSERM) et de l’Université d’Auckland (Nouvelle-Zélande) a percé ce mystère en étudiant les couleurs des papillons tropicaux. Leurs travaux, parus dans la revue Nature Genetics, ont révélé que les changements chromosomiques qui déterminent des colorations mimétiques très avantageuses sont associés à un véritable fardeau de mutations délétères, ce qui les empêche d’évincer complètement les colorations moins avantageuses, au fil des générations. Cette étude montre que la diversité des adaptations, et leur maintien à long terme, s’explique en partie par leurs effets indésirables associés.
Laboratoire de la circonscription Paris-Centre impliqué dans cette étude
- Institut de systématique, évolution, biodiversité (Isyeb – MNHN/ CNRS/UPMC/EPHE/Sorbonne Université)