En route pour l’Océan austral avec la campagne Swings

Interview

Situé entre le 40e parallèle sud et le continent antarctique, l’océan Austral est une région clé du climat, notamment parce qu’il est un des puits de carbone les plus importants au monde et un « hub » entre les 3 autres océans pour les nutriments. Mais tant en raison de son éloignement que de sa dangerosité, c’est aussi une région méconnue. C’est pourquoi une soixantaine de scientifiques embarqueront le 11 janvier, dans le cadre de la campagne Swings (South West Indian Geotraces Section), afin d’en apprendre plus sur le rôle de chacun des éléments qui entrent dans le processus de séquestration de carbone. « C’est un projet très structurant, dans lequel on retrouve toutes les équipes françaises compétentes sur la thématique abordée» s’enthousiasme Françoise Vimeux, présidente du programme LEFE, qui a évalué très positivement puis soutenu le projet dans le cadre de son appel d’offre. « Elles vont explorer des questions brulantes liées au climat, d’ailleurs soulevées lors de la prospective INSU : comment le cycle des éléments traces influence-t-il la pompe à carbone ? ».

Interview de Julie Deshayes, modélisatrice au laboratoire Locean

Pourquoi associer une modélisatrice à une campagne océanographique ? La diffusion des éléments traces reflète la dynamique lente des océans. La mesure des courants ne donne pas accès à cette diffusion. Étudier ces éléments permettra d’obtenir des « coefficients de diffusion » par zone géographique, qu’on pourra injecter dans les futurs modèles. En supplément, Julie Deshayes (LOCEAN) a proposé de mettre son expertise au service du positionnement des mesures. Une démarche assez novatrice qu’elle nous explique :

« On ne connait pas l’océan profond en temps réel. Via les flotteurs Argo, reliés aux satellites, on dispose d’informations sur l’état physique et biogéochimique de l’océan, mais avec un retard de 3 à 6 mois. L’équipe ne peut donc pas bénéficier de ces données, qui seraient pourtant utiles pour faire des mesures aux meilleurs endroits. En revanche, pour guider le bateau, on peut tenter de prévoir, grâce aux données satellitaires, ce qui va se passer dans 5 jours ».  

Cerise sur le gâteau, en comparant ces prédictions avec les données réelles qui seront relevées sur place, on peut espérer en retirer de quoi améliorer les modèles.   

Lire l'actualité sur le site de l'Insu

Pour en savoir plus sur le projet SWINGS

Laboratoire de la circonscription Paris-Centre impliqué dans cette expédition